• Les Chrétiens d’Orient : histoire et identité

    INSTITUT CATHOLIQUE DE TOULOUSE

    23-24 janvier 2014

     

    « Chrétiens d’Orient : histoire et identité»

     

    La situation des chrétiens d’Orient est actuellement très délicate en Terre Sainte, en Syrie, au Liban, en Égypte, en Iraq et en Jordanie. Le colloque international : «les Chrétiens d'Orient : histoire et identité», journées d’études de l’équipe de recherche CISA (Christianismes, Islams et Sociétés Arabes), organisé sous la direction de Madame le Professeur Marie-Thérèse URVOY, a permis d’établir très utilement une mise en perspective et de mieux appréhender la situation de ces minorités, en périodes de crises, par une analyse scientifique à la mesure des enjeux.

    Les Chrétiens d’Orient : histoire et identité

    Sans nous livrer à un compte rendu exhaustif de ce colloque, qui fera l’objet d’une très prochaine publication scientifique, citons simplement l’analyse livrée par Mgr Pierre Debergé (Montpellier-Paris), de la phrase de Paul aux Galates. L'existence d'une cellule chrétienne à Damas, au sein de la communauté juive, ne posait aucun problème car la ville comptait déjà de nombreux juifs. La pratique pastorale de Paul se distingue de celle des autres apôtres car elle ne recèle aucun critère ethnique, de sexe, d'homme libre ou d'esclave. Il est le héros d'une anthropologie nouvelle où tous les hommes sont égaux en Christ. L'évangéliste a voulu sauver les Galates alors même qu'ils avaient déjà rejeté l'Evangile, écouté de faux apôtres, et perdu leur liberté. Le professeur Pierre Bruns (Université de Bamberg), a étudié méticuleusement les 12 personnages du codex du IXème siècle. Le dialogue est une construction théologique, savamment établie, sur le type questions-réponses pour répondre à des problèmes exégétiques. Abraham de Tibériade invite les juifs à participer au dialogue pour confirmer l’Ancien Testament. Le moine, au sujet de la Sainte Trinité, émet l’hypothèse d’une seule substance, de trois personnes sans confusion mais d’une seule essence divine. Le R.P. K. Rizq, (Université de Kaslik) a mis en exergue l’ensemble des rapports de l’Autriche avec les Chrétiens d'Orient au XIXème siècle, à la suite de la Convention de Londres signée entre les pays de la quadruple alliance (Grande Bretagne, Prusse, Russie et Autriche) et l’empire ottoman. Le professeur H.O. Luthe (Université d’Eichstätt) s’est livré à une analyse très poussée de la diaspora des chrétiens d’orient, formée d’un ensemble de différentes confessions, qui entraine une expérience d’aliénation caractérisée par des effets de longue durée, parfois sur plusieurs siècles. Les Chrétiens d’Orient : histoire et identité

     

    Le professeur N. Zakka (Lille III) nous a magistralement exposé les deux modèles d’implications d’Amîn al-Rihânî (1876-1940), idéologue du nationalisme arabe, de l’identité arabe et de la nécessité de construire un état moderne et unitaire et de Michel Aflaq (1910-1989), qui place l’expérience et le savoir au cœur de l’action et dont le programme met l’accent sur les vertus morales et la liberté. Mgr Pascal Gollnish, directeur de l’Œuvre d’Orient, a prononcé l’allocution de clôture de ce colloque.